Une bonne gestion de la supply chain n’est pas concevable sans
planification globale liant l’ensemble des éléments qui la constituent.
Une planification globale, cela signifie :
réfléchir sur le long terme, le moyen terme et le court terme.
La réflexion long terme impose d’envisager toutes les évolutions possi
bles ou probables des familles de produits qui seront réalisées, tous les
investissements de production de grande envergure nécessaires pour
faire face à ses évolutions, ainsi que tous les investissements
logistiques : combien de plates-formes de distribution, situées où ?
quels modes de transports choisir ou pérenniser ? Quels investisse
ments effectuer au niveau des systèmes d’information ? Mais nous y
La réflexion long terme impose aussi de revoir périodiquement les
choix effectués. En effet, les conséquences d’erreurs concernent la
globalité des éléments de la supply chain et peuvent donc être
dramatiques…
La réflexion long terme impose que les différentes personnes consti
tuant les maillons de la chaîne s’engagent véritablement à respecter les
choix décidés : il en va de l’existence même de la supply chain.
La réflexion long terme doit être relayée par la réflexion moyen terme
qui va assurer le pilotage des flux pour une meilleure satisfaction des
clients. La chaîne logistique globale se doit donc de mettre en place :
• Une gestion centralisée des achats, ce qui est source de gains
importants : négociations pratiquées sur des volumes qui per
mettent des négociations de prix loin d’être négligeables. Mais
cette mise en place n’est pas simple surtout quand la chaîne est
multinationale. En effet, les achats effectués dans certains pays
ne correspondent pas forcément aux exigences légales exprimées
dans d’autres, ils peuvent être sources de coûts logistiques
importants, mais aussi sources de coûts liés aux différentiels des
taux de change pratiqués à certaines périodes… Il ne faut donc
pas imaginer que la globalisation des achats va être aisée !
• Une nouvelle gestion des approvisionnements qui se traduit par
plusieurs innovations comme :
– la massification des flux de produits, en amont vis-à-vis des
fournisseurs, en aval vis-à-vis des distributeurs ;
– l’enlèvement des produits chez les fournisseurs ;
– le regroupement des approvisionnements par métier ou par
filière, qui consiste à regrouper les approvisionnements des
fournisseurs vers leurs entrepôts ainsi que les livraisons de
leurs entrepôts vers les points de vente. Cette logique répond
à un objectif d’abaissement des seuils de revente à perte.
• Une nouvelle gestion des stocks pour surmonter les problèmes
relatifs à la gestion des stocks. Les entreprises constituant les
différents maillons de la supply chain acquièrent des logiciels
SCE – Supply Chain Execution – qui vont piloter les flux de pro
duits à partir de la gestion des stocks. Ces SCE commencent par
définir les caractéristiques des clients (modalités de réception
des commandes, système de facturation, types de conditionne
ments et de livraisons) pour pouvoir mettre en place des
réapprovisionnements automatiques, comportant des modules
de gestion des entrepôts (optimisation des préparations et des
livraisons) et de transports (optimisation des chargements et des
tournées). Les SCE répondent à des situations en flux tirés et
sont tournées vers le service aux clients en recourant aux EDI ou
Internet pour la transmission des commandes. Ces SCE modi
fient complètement les procédures d’approvisionnements et de
gestion des stocks.
Les réflexions long terme et moyen terme doivent préparer le terrain
pour que le pilotage des flux sur le court terme puisse avoir lieu sans
trop de problèmes. La réaction au niveau du court terme est quasi
impossible. Il est souvent trop tard pour pouvoir réagir efficacement.
Les ajustements ne peuvent être que partiels (utilisations de tra
vailleurs intérimaires, gammes de remplacements, séquencements
d’opérations, appel à des modes de transports très coûteux : taxis, avi
ons…). On ne peut en aucun cas imaginer reporter les problèmes ren
contrés à un instant donné sur le maillon suivant de la chaîne, et ainsi
de suite jusqu’au… client, car c’est bien ce qui risque de se produire !
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